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L’ostéopathie fut créée à la fin du XIXe siècle par le médecin Andrew Taylor Still (1828-1917). Homme de caractère, intéressé par la condition de l’homme, il fut partisan de l’abolition de l’esclavagisme et prôna le droit des femmes.

Né d’un père médecin/rebouteux et agriculteur, prêtre de l’église méthodiste, il suivit son père dès son plus jeune âge dans ses consultations et appris de lui les bases de la médecine et de la pratique manuelle, mais déjà il s'interrogea sur les limites de celle-ci étant lui même sujet à de fortes migraines. Et donc, décida de commencer une formation  médicale plus poussée pour répondre à ses interrogations. 

Pendant la guerre de Sécession, il pratiqua la médecine et la chirurgie en tant que médecin militaire sur les lignes de front et fut souvent confronté à l'échec de la médecine de l'époque. Il se rendit compte qu'il y avait plus de morts suite à son intervention qu'en laissant le patient au soin des énergies inhérentes du corps. Il disséqua de nombreux cadavres, acquérant ainsi une connaissance particulièrement poussée de l’anatomie.

En 1864, quatre membres de sa famille mourraient suite à une méningite. L’impuissance des médecins, des prêtres, et de lui-même fut un coup dur pour Still renforçant ses convictions sur le fonctionnement du corps humain et ses hypothèses sur la santé elle même. Still disait "Puisque l'homme est fait à l'image de Dieu, il possède  tout ce qu'il faut pour guérir" ou encore "le corps de l'homme est la pharmacie de Dieu".

C’est en 1874 que Still à l'âge de 46 ans, établi les principes de l’ostéopathie basés sur sa parfaite connaissance de l’anatomie et la physiologie du corps humain jusqu'en 1978. Il s’installa à Kirksville dans le Missouri, abandonna la médecine allopathique pour se consacrer à sa démarche ostéopathique de « chercher la cause, retirer l’obstruction et laisser le remède de la nature, le sang artériel être le docteur. » Il fut d'ailleurs le premier à soigner plusieurs cas de dysenterie hémorragique chez des enfants en manipulant et mobilisant les étages lombaires et en ayant pour but de ré-harmoniser la chaleur du dos et de l'abdomen

En 1892, Still fonda la première école d’ostéopathie à Kirksville, l’American School of Osteopathy où quelques proches et ses enfants seront ses premiers élèves. On dispensa un diplôme de doctorat de médecine ostéopathique à partir de 1897. Kirskville est et restera le "Berceau de l'Ostéopathie".

Les successeurs de Still:

John Martin Littlejohn: (1865-1947) Le Continuateur

En 1897 arrive à Kirksville un écossais d’une trentaine d’année qui souffre de problèmes chroniques de nuque et de gorge et vient expérimenter les « thérapeutiques miracles » du Dr Still. John Martin Littlejohn est un lettré, passionné d’étude. Il est professeur en arts de langues classiques. Il a étudié la théologie et le droit à l’université de Glasgow et s’est intéressé à la médecine, étudiant les bases de l’anatomie et de la physiologie. Grâce aux traitements ostéopathiques, il recouvre la santé.

 

Il est particulièrement impressionné par Still, sa méthode et ses résultats thérapeutiques. Still est également séduit par ce jeune homme très instruit, manifestement doué, intelligent, connaissant bien la physiologie. Il recrute donc Littlejohn pour donner des cours de physiologie. En même temps, Littlejohn étudie l’ostéopathie au collège et y prend de plus en plus de responsabilités.

 

Très vite cependant, des divergences apparaissent dans les convictions et les voeux d’orientation de l’enseignement.Bien qu’attiré par les principes naturalistes sous-jacents à l’approche de Still, promouvant la thérapeutique sans drogue, Littlejohn défend ardemment que tout ce qui fait partie de la science médicale – excepté la matière médicale –, doit être inclus dans le programme d’étude et de pratique ostéopathique. Still, particulièrement méfiant face à tout ce qui vient de la médecine, voit d’un mauvais oeil ces conceptions.

 

 En 1913, il rentre en Europe et s’installe en Angleterre, projetant d’y créer une école d’ostéopathie. A cause de la Première Guerre Mondiale, ce projet ne prend forme qu’en 1917, avec la création de la British School of Osteopathy (BSO). Cette école est l’origine de tout un courant ostéopathique européen.

William Garner Sutherland: (1873-1954) Le Novateur

À l’automne 1898, William Sutherland un jeune journaliste originaire du Minnesota, arrive au collège de Kirksville pour y commencer sa formation d’ostéopathe. Contrairement à Still ou Littlejohn, il ne se destinait ni à la médecine, ni à l’ostéopathie. Les hasards de la vie l’ont conduit à pratiquer tout d’abord le métier d’imprimeur, puis de journaliste. C’est le journaliste qui, en 1897, entend parler de l’ostéopathie et, à cause d’échos divergents et contradictoires, décide d’aller enquêter directement à Kirksville.

Il est tellement impressionné par ce qu’il découvre, aussi bien au niveau de la technique ostéopathique, qu’au niveau des résultats constatés, qu’il décide d’abandonner le métier de journaliste pour devenir ostéopathe.

C'est à lui qu'on doit la découverte du concept crânien, l'idée folle que le crâne bouge et respire. Une théorie qu'il chercha en premier lieu à réfuter par de nombreuses expériences, d'abord sur de l'os sec, puis sur sa propre tête, sur laquelle il cherche à reproduire des lésions mécaniques induites par de fortes contraintes.

Peu à peu, il développe une compréhension et un modèle mécanique – le Mécanisme Respiratoire Primaire – lui permettant de rendre compte de ses intuitions. L’approche crânienne envisage notamment le crâne comme plusieurs vertèbres qui se sont modifiées au cours de l’évolution pour protéger le système nerveux central se développant vers le haut à partir de la moelle épinière. Elle conduit donc l’ostéopathe à ne plus considérer séparément crâne et colonne vertébrale, mais à les voir fonctionnant comme un ensemble.

En 1946, est fondée l’Association d’Ostéopathie Crânienne qui fait passer le concept crânien dans le domaine des techniques ostéopathiques reconnues. À partir de ce moment, l’enseignement du concept crânien et le développement de la recherche ne cesseront plus.

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